Madame/Monsieur le/la Président-e,
Monsieur le Ministre,
Messieurs les Rapporteurs,
Mes chers collègues,
Comme tous les crédits que nous avons eu à examiner dans la deuxième partie de ce projet de loi de finances, celui de la mission Sport Jeunesse et Vie associative s’inscrit dans un contexte particulier de pandémie globale.
Encore plus que pour les autres missions, les milieux sportifs et associatifs ont vu leur existence profondément chamboulée par la crise que nous traversons. Les premiers car leur activité a été quasi-totalement mise à l’arrêt en ce qui concerne le sport collectif et les deuxièmes, car ils se sont avérés être des acteurs de première ligne pour amortir les effets de la crise – je pense notamment aux associations de lutte contre la précarité qui ont effectué un indispensable travail de soutien envers les plus fragiles alors que nous étions tous confinés au printemps.
Il faut le reconnaitre, le gouvernement s’est mobilisé pour les soutenir à travers le plan de Relance. Ce sont ainsi plus de 609 millions d’euros qui ont été mobilisés, pour soutenir le service civique avec 100 000 missions supplémentaires, accompagner la création d’emplois dans le sport, favoriser la transition numérique des acteurs, sans compter les diverses mesures de soutien aux associations via le fonds de développement de la vie associative.
Cependant, Monsieur le ministre, chacun s’accorde à dire que ce soutien est par nature exceptionnel et par conséquent, limité dans le temps. Car lorsque l’on regarde les crédits budgétés dans la présente mission, on constate une stabilité des montants alloués aux différents dispositifs. En effet, les 12,51% d’augmentation des crédits de la mission s’expliquent principalement par l’augmentation des fonds pour les jeux olympiques et paralympiques de 2024 et pour le Service national universel.
Concernant les jeux olympiques, s’ils sont une évidente vitrine pour notre « patrimoine sportif » national, ils sont également et surtout une vaste opération de sport-business, assez éloignée des réalités que vivent les petits clubs sportifs, les associations au plus près du terrain. Cette vision assez verticale de la pratique sportive du gouvernement, se retrouve aussi dans la répartition du programme 219 avec trois fois plus de crédits alloués au développement du sport de haut niveau qu’à la promotion du sport pour le grand nombre. Cette conception n’est évidemment pas celle des écologistes.
Concernant le Service national universel, les écologistes s’opposent doublement à ce budget, aussi bien sur l’aspect financier que sur le principe même. Sur l’aspect financier, il est prévu, pour 2021 un doublement de son budget, pour atteindre 62 millions d’euros – un simple prélude aux 1,5 milliards d’ores-et-déjà annoncés – et ce, alors même que l’expérimentation initiée l’année dernière a été mise à l’arrêt en raison de la pandémie. Ce budget nous apparait ainsi comme totalement injustifié au vu de la conjoncture. Sur le fond ensuite, les écologistes s’opposent à l’existence même du Service national universel. Monsieur le ministre, il existe déjà un service – civique celui-ci – qui vient de fêter ses dix ans et qui reçoit l’adhésion quasi-unanime de tous les acteurs et des volontaires. Il incarne bien mieux l’esprit de mobilisation de la jeunesse plutôt que ce service national dont les uniformes et oripeaux d’autorité républicaine cachent bien mal l’absence de sens profond. A l’aune de cette analyse, il est d’autant plus désolant de constater que le service civique – hors les mesures ponctuelles naturellement bienvenues du plan de relance – ne voit pas ses crédits augmenter sur le long-terme.
En conclusion, les écologistes se félicitent naturellement des mesures exceptionnelles en direction du sport et de la jeunesse, mais ils regrettent la construction de ce budget qui privilégie un soutien ponctuel plutôt qu’une dynamique de long-terme.
Je vous remercie.